Des lances dansent dans les rues au milieu de la foule, au son des cuivres et de la caisse claire.

Ces hommes en blanc qui les brandissent fièrement pour saluer une ville en fête, ce sont les combattants qui vont s’affronter toute la journée, durant la plus insolite des bataille navale. Deux grandes barques rouge et bleue, propulsées par 10 rameurs et 2 barreurs appelés les «patrons», se font face. Sur chaque barque, un jouteur se tient debout sur la tintaine, une plate- forme qui surplombe l’arrière du navire, à trois mètres de l’eau.

Le but ? Faire tomber son adversaire en poussant sur le pavois (bouclier de bois) avec la lance pour qu’il tombe à l’eau.

Les joutes nautiques remonteraient à l’Antiquité, mais dans le Languedoc, elles seraient apparues dès le XIIIème siècle et notamment à Aigues-Mortes en 1270. À cette époque, les croisés et les marins qui s’ennuyaient en attendant leur départ pour la Terre Sainte, s’entraînaient en joutant sur des bateaux.

Le 29 juillet 1666, le port de Sète est inauguré et c’est à cette occasion que des joutes languedociennes y sont organisées. Décrites comme des tournois chevaleresques du Moyen-Age, cette tradition de- meure puisque les jouteurs sont encore appelés les «Chevaliers de la Tintaine».

À l’origine, la confrontation nautique opposait deux équipages, celui des hommes mariés, devenu aujourd’hui la barque rouge, et celui des jeunes hommes, aujourd’hui la barque bleue.

Aujourd’hui, pour tous les jouteurs de la région, ce tournoi est le plus important de l’année.

Le lundi de la Saint-Louis ont lieu les affrontements de la catégorie lourd qui est la plus impressionnante de toutes. À cette, occasion on décerne le prix au champion de l’année : un pavois décoré par un artiste. Le vainqueur jouit d’un immense prestige et voit son nom figurer dans une salle au Musée Paul Valéry de Sète.

Les joutes nautiques languedociennes sont pratiquées tout l’été dans neufs villes de la côte : Béziers, Agde, Marseillan, Mèze, Balaruc, Frontignan, Sète, Palavas et Le Grau-du-Roi.

N’hésitez pas à vous rapprocher de votre office de tourisme le plus proche, pour connaitre le calen- drier de la saison en cours et y assister.

Crédit photo © Corinne Sospedra